différemment

différemment [ diferamɑ̃ ] adv.

• differenment XIV^e; de différent

♦ D'une manière différente. Pour cette autre question, il en est, il en va différemment. ⇒ autrement. Il n'est pas de votre avis, il pense différemment. « Je ne dis pas de différents hommes, je dis les mêmes, qui jugent si différemment » (La Bruyère). ⇒ diversement. Agir différemment, tout différemment des autres. ⊗ CONTR. Identiquement, indistinctement.

● différemment adverbe De façon différente ; autrement. ● différemment (difficultés) adverbe Construction 1. Différemment de: ils pensent différemment de nous. 2. Différemment que. Lorsque le complément est une proposition, on emploie la construction différemment que (de préférence à différemment de ce que) : « Jamais il ne put la voir en sa pensée différemment qu'il ne l'avait vue la première fois »(G. Flaubert).

différemment

adv. D'une manière différente.

⇒DIFFÉREMMENT, adv.

A.— Emploi discursif. D'une manière différente. Synon. autrement, diversement :

• ... parfois l'attention éclaire différemment des choses connues pourtant depuis longtemps et où nous remarquons ce que nous n'y avions jamais vu.

PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 158.

SYNT. Agir, se comporter, juger, penser, réagir, sentir différemment; il en va différemment.

— Différemment de. Vivre un peu différemment des paysans (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 27). C'est différemment de moi que tu aimes la campagne (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1908, p. 31).

— Rare et vieilli. Différemment que + subst. ou prop. Jamais il ne put la voir dans sa pensée différemment qu'il ne l'avait vue la première fois (FLAUB., M^me Bovary, t. 1, 1857, p. 24). Tout différemment que dans le livre (GONCOURT, Journal, 1885, p. 517).

B.— Emploi interjectif (en début de phrase), région. (Centre-Ouest et Midi). Par ailleurs, à part cela. « Différemment, monsieur Tartarin, vous dînez avec moi, qué? » Tartarin s'empressa d'accepter (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 84).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1370 (ORESME, Ethique, 70 ds GDF. Compl.). Dér. de différent; suff. -ment². Fréq. abs. littér. :327. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 588, b) 230; XX^e s. : a) 388, b) 531. Bbg. GEORGIN (R.). Glanes d'été. Déf. Lang. fr. 1972, n° 61, p. 6.

différemment [difeʀamɑ̃] adv.

ÉTYM. XIV^e, differenment; de différent.

❖

1 D'une manière différente. ⇒ Autrement. || Il n'est pas de votre avis, il pense différemment. || Apprécier (cit. 4) qqch. différemment. || Son influence agit différemment sur eux. ⇒ Diversement (→ Agir, cit. 28). || Les princes agissent différemment des particuliers (Littré), autrement que…

1 La religion juive doit être regardée différemment dans la tradition des livres saints et dans la tradition du peuple.

Pascal, Pensées, IX, 601.

2 Je me contredis, il est vrai : accusez-en les hommes, dont je ne fais que rapporter les jugements; je ne dis pas de différents hommes, je dis les mêmes, qui jugent si différemment.

La Bruyère, les Caractères, XII, 93.

3 Mon père, dit Landry, nous jugeons la chose différemment vous et moi (…) Nous parlerons de Fanchon plus tard, ainsi que vous me l'avez promis.

G. Sand, la Petite Fadette, XXX, p. 203.

2 Régional (Sud-Est) et vx. (En tête de phrase). Par ailleurs. Cf. A. Daudet, Tartarin sur les Alpes.

❖

CONTR. Identiquement, indifféremment, indistinctement.

Encyclopédie Universelle. 2012.